La cabane-maison de Horace Burgess

Quelle est la juste limite entre la cabane et la maison ? Sur quels critères se base-t-on pour classer une construction dans l’une ou l’autre catégorie ? En voilà des questions épineuses… 

Voici un cas d’école : l’extraordinaire arbre-maison de Horace Burgess.

S’appuyant sur 7 chênes bien charpentés de Crossville dans le Tennessee (USA), l’ambitieuse construction a hélas intégralement brulé en octobre dernier ; pour nous faire une idée de son ampleur, il ne nous reste que des photos visibles en cliquant sur les liens suivants notamment :

http://www.journal-du-design.fr/architecture/ministers-house-par-horace-burgess-16448/

https://unusualplaces.org/the-ministers-tree-house-the-largest-tree-house-in-the-world/

De par sa surface de 1000 m2 – ce qui en fait un record aux dires de Pete Nelson, un spécialiste renommé de la construction de cabanes, nous la classerions d’emblée dans la catégorie des maisons. Certains articles la présentent ainsi. Elle abriterait même une église ! La légende dit d’ailleurs qu’Horace Burgess se serait lancé dans ce long chantier en auto-construction, inspiré par la voix de Dieu himself.

Une maison, indubitablement. Pourtant…la voici également présentée sous le vocable de cabane ! Peut-être est-ce sa situation en hauteur dans les arbres, l’emploi de bois et matériaux de récupération ? Ou bien l’imbrication de quelques formes organiques dans cet imposant vaisseau rigoureusement ceinturé de balcons longilignes, comme l’habillage de son escalier en colimaçon fait de courçons de planches par exemple ? À moins que ce ne soit sa balançoire suspendue à des longues cordes ? Ce vocabulaire plastique et formel appartient bien à notre imaginaire associé à la cabane. Le jeu et la détente y ont toute leur place, tout comme ce qui pour une maison est atypique. Sémantique et l’imaginaire collectif sont étroitement liés. Il suffit de taper « arbre-maison » et « cabane dans les arbres » dans un moteur de recherche pour voir apparaître des différences, menues mais révélatrices. C’est dans la forme du volume général, celles des ouvertures, le dessin d’un garde-corps que s’exprime l’affiliation au Mot qui a présidé la conception de l’objet architecturé.

La cabane de Horace Burgess

 

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