"Quand l’école est au centre, le village tient debout"

Extraits du discours d’inauguration de Françoise Matheron, maire de Saint-Bauzille-de-Montmel :

« ...Depuis 1795, c’est ici, au cœur du village, que des générations d’écoliers ont appris à lire. Les murs les plus anciens de cet ensemble portent l’histoire de l’instruction publique : ils ont vu s’installer la gratuité, puis l’obligation et la laïcité en 1882, et plus tard la mixité. Il y eut d’abord une seule classe, puis deux. En 1981, une première classe maternelle fut créée dans l’ancienne cour, à l’emplacement du monument aux morts déplacé en 2024. Au fil des années, de nouvelles salles et locaux ont été ajoutés : une classe maternelle, une cantine, puis une classe-véranda, puis deux classes superposées. Petit à petit, l’ensemble perdait en cohérence et en confort, et les défaillances de certains bâtis posaient problème. 

Aujourd’hui, nous inaugurons une restructuration majeure, qui permet d’accueillir la sixième classe ouverte en 2024 dans de bonnes conditions, d’anticiper les effectifs à venir, et de redonner cohérence et fonctionnalité à l’ensemble. Nous disposons désormais de sept salles de classe, dont près de 600 m2 de locaux adaptés, rénovés ou créés. Le nouveau bâtiment comprend cinq salles, dont deux maternelles, ainsi qu’une salle de motricité mutualisée avec le centre de loisirs et les associations du village. Cela peut surprendre, mais en 2025, les équipements publics doivent être pensés dans une logique de partage et d’optimisation : ils coûtent cher à construire, car ils répondent à des normes exigeantes en matière d’énergie, de sécurité, d’accessibilité. Il est donc essentiel qu’ils soient utilisés pleinement. Les travaux ont également porté sur la cour, entièrement repensée pour répondre au défi climatique : davantage d’ombre, plus de végétation, moins de goudron. Cela permettra aux enfants d’avoir des récréations agréables même en été, et de mieux profiter des nouveaux espaces de jeux. Le coût total de l’opération s’élève à 2 125 000 € (H.T.), dont 900 000 € autofinancés par la commune. L’État a été notre principal partenaire avec 750 000 € de subventions.

Construire aujourd’hui, c’est regarder la réalité en face : nos enfants grandiront dans des conditions climatiques, environnementales et énergétiques différentes de celles que nous avons connues. Anticiper ces conditions, c’est aussi repenser la mobilité, le lien social, le bien vivre ensemble. Rester au cœur du village, sans artificialiser de nouvelles surfaces, était un choix de bon sens et un choix écologique : l’école reste accessible à pied, et les abords demeurent des lieux de rencontres. Notre potentiel foncier est préservé pour l’avenir. Chaque soir, la place devant l’école vit : les enfants jouent, les parents échangent, les grands-parents observent. Cette centralité est précieuse. Refaire ailleurs ce qui fonctionne ici aurait été un non-sens. Ce projet est une œuvre collective : celle d’un village qui place son école tout en haut de ses priorités.

Merci aux agents communaux pour leur engagement administratif et technique, aux agents de la cantine, aux animateurs du centre de loisirs, à l’équipe enseignante, aux familles et aux élèves.

Cette école est aussi le résultat du travail de toutes celles et ceux qui nous ont accompagné avec leurs expertises et leurs compétences tout au long du projet : merci à Hérault Ingénierie et particulièrement Madame Gimie, pour sa disponibilité et sa gentillesse, Monsieur Mestre du CAUE de l’Hérault pour ses conseils ; Grégory Bannholtzer pour la phase de programmation. 

Merci à l’architecte du projet, Romain Jamot, et sa collaboratrice Marine Badiou ainsi que toute l’équipe de maîtrise d’œuvre et toutes les entreprises d’avoir relevé le défi d’un chantier complexe, mené en seulement quinze mois. Grâce à vous, les élèves ont pu rejoindre leur école à cette rentrée des vacances de la Toussaint dans de belles conditions, et c’est cela le plus important. Je souhaite qu’ils y grandissent sereinement, studieusement, joyeusement, entourés et soutenus par ce village qui les porte. Et je terminerai par cette évidence que nous affirmons ici tous ensemble aujourd’hui : Quand l’école est au centre, le village tient debout. »