La Ténarèze occupe une position stratégique et centrale au Nord de l’éventail. C’est une terre de mélange et de transition. Avec ses vallées orientées Nord-Sud, elle s’affirme comme un prolongement de l’Astarac mais surtout constitue une zone de transtion entre le Bas-Armagnac noir et sableux, et la Lomagne.
L’ample vallée de la Baïse est l’épine dorsale de la Ténarèze et irrigue ce territoire avec ses rivières secondaires affluantes et parallèles : l’Osse et l’Auzoue. Elles offrent des plaines alluviales amples et des interfluves au relief complexifié, plus affirmé que les molles ondulations armagnacaises, mais moins dégagé et élevé qu’en Lomagne. Elles sont surtout le siège d’une occupation humaine très ancienne et sont restées des axes de communication stratégiques. La Baïse se distingue aussi par son exceptionnel patrimoine (écluses, moulins à eau) et du fait de sa navigabilité.
La Ténarèze jongle avec les influences climatiques, les substrats pédologiques et les séries de végétation. "Clef de voûte" de l’éventail gascon, elle offre un paysage équilibré où s’exprime toute la tradition polycole des terroirs gascons. La Ténarèze rassemble également un patrimoine exceptionnellement dense et diversifié. Châteaux, églises, bastides, castelnaux, domaines et hameaux s’y rencontrent à profusion et constituent l’essentiel des monuments les plus visités du département.

Sols calcaire et chênes épars au milieu des champs et le long des talus aux bords de routes : deux éléments essentiels dans l'identité de ce terroir.

Le calcaire domine dans les sols et les reliefs. En de multiples endroits, petits plateaux, promontoires laissent affleurer la roche. Cependant, toute la diversité des sols gascons reste représentée, avec une bonne potentialité agronomique globale : sols argilocalcaires superficiels (peyrusquets) ou plus profonds (terreforts), terres franches, boulbènes et même dépôt sableux par endroits. Ainsi, toutes les cultures se mélangent : céréales à paille, tournesol, colza, maïs, élevage, vergers et surtout la vigne qui cohabitent harmonieusement avec ces cultures diverses. Car la Ténarèze c’est aussi l’autre terroir de production de l’Armagnac, le calcaire donnant un arrière goût au parfum de pruneaux à l’eau de vie.

Les paysages de Ténarèze offrent aussi invariablement tous les types de formations boisées : haies, bosquets, alignements, ripisylves, boisements incluant de nombreuses "forêts paysannes". Dans cette végétation, le Chêne et le Cédre occupent une place remarquable dans le paysage. Se démarque également, la végétation des reliefs calcaires : canteros et rendails mais aussi quelques "buscagnos", petits bosquets maigres couvrant les petits plateaux et replats situés sur les versants.

La Ténarèze concentre sans nul doute le patrimoine le plus fourni de toute la Gascogne gersoise. Elle a su préserver, par la qualité de son calcaire grisâtre, les ensembles et les architectures historiques les plus remarquables, comme les plus méconnus. Tous les paysages historiques gascons s’y retrouvent, de la villa romaine de Séviac à l’abbaye cistercienne de Flaran, du moindre petit village pittoresque (Roques, Courrensan, St Orens-pouypetit) jusqu’à la cité de Condom.
L’opulence du terroir a permis l’établissement de nombreux domaines. La maison de maître est fréquente notamment comme siège d’exploitation viticole, mais on dénombre aussi une multitude de manoirs et leurs parcs arborés à proximité de hameaux anciens. Ces nombreux domaines et grandes demeures expriment ici tout l’intérêt des beaux arbres exotiques dans les paysages gersois : ils composent leurs parcs, ombragent leurs avenues offrant les plus belles allées de cèdres du département.
Globalement la Ténarèze est à l’écart des grandes influences urbaines. Terre "paysanne" et destination touristique, elle donne l’image d’un pays sobre et discret, mais aussi accueillant et festif représentée par ses deux capitales, Condom et Vic-Fezensac qui sont relayées par les bourgs de Montréal et Valence-Sur-Baïse, et leurs arrières pays aux caractéristiques propres.