Le Savès-toulousain est le pays le plus oriental et le plus méditerranéen de la Gascogne Gersoise :
- Savès, parce qu’organisé autour de l’ample vallée de la Save; cette vallée gasconne d’exception qui a donné son nom aux villages et aux collines qui la bordent.
- Toulousain, par son architecture de brique, mais aussi par son rattachement à l’orbite toulousaine qui transforme considérablement les paysages savésiens : routes, constructions, aménagements urbains…
Au pied du « coteau de Pujaudran », qui forme à l’Est une frontière naturelle et paysagère avec la plaine garonnaise, le Savès est une campagne opulente et lumineuse, baignée par un climat aux tonalités méditerranéennes, et son terrible vent d’Autan. Le champ, ou plutôt la parcelle, apparaît comme l’élément de base des paysages. Les collines étirées, les vallons “interminables“ qui bordent de part et d’autre la large plaine de la Save mais aussi de la Marcaoué, de l’Esquinson et de la Boulouze, peuvent s’étendre sur plusieurs kilomètres.
Ces collines et vallons supportent d’épais terreforts fertiles, des terres peu pentues et profondes, propices à la mise en culture.

Le Savès porte d'entrée du Gers depuis Toulouse. Sur les hauteurs de Pujaudran, la RN124, à deux fois deux voies, pénètre dans le département et dévoile un panorama sur les amples paysages savèsiens.

 


Le Savès-toulousain s’affirme comme la « beauce gersoise », comme l’un des « greniers à blé toulousain » au même titre que le Lauragais ou ses voisines Lomagnes. C’est un territoire de grandes cultures qui laisse peu d’espace à la nature (il détient le taux de boisement le plus faible du département : 5,5%). C’est le domaine des céréales et oléagineux. En 30 ans, les deux-tiers des prairies ont été mises en cultures et ont permis de développer le tournesol et le colza, mais aussi le maïs, qui reste toutefois relativement discret et cantonné dans les fonds de vallées.

Cette terre riche et argileuse est également le matériau quasiexclusif de toutes les architectures : terre crue pour les constructions les plus modestes, terre cuite des briques qui appareillent et décorent un patrimoine caractéristique (églises, résidences, granges, pigeonniers…) et donne sa couleur au pays.

Les villages savésiens évitent volontiers les crêtes exposées à l’Autan et les plaines inondables pour se jucher sur les collines étirées et perchées. Repérables pour la plupart de loin avec leurs églises au clocher élancé, ils prennent souvent la forme d’un village-rue, voire d’un «castelnau-rue» élémentaire qui s’étire le long d’une voirie principale et augmenté aujourd’hui de nouvelles habitations.
En effet, le Savès devient aussi, petit à petit, une frange urbaine et un des arrières pays résidentiels de l’agglomération toulousaine.
La confrontation ville/campagne est directement lisible dans le paysage. C’est une terre de plus en plus convoitée par un marché de l’immobilier en plein essor : le pays accueille 60% des nouveaux résidents gersois. Dans le Savès, “le soleil se lève toulousain et se couche gascon“, comme beaucoup de ses habitants.
L’Isle-Jourdain tient lieu de pôle économique et démographique principal, et capte en premier rideau l’influence toulousaine sensible jusqu’à Gimont et diffusée de part et d’autre du Val de Save. Au Sud, Samatan et Lombez, autrefois rivales, forment un troisième pôle dynamique, au développement économique moins affirmé. Mais au final toute la campagne savésienne est touchée, à différents degrés de concentration, par le développement des constructions neuves, ce qui soulève le problème aigu de leur insertion ou de leur intégration paysagère, d’autant plus que la végétation se fait rare.