Aux confins du Département, la Rivière Basse correspond à l’extrême Sud-Ouest de l’Éventail gersois, à la grande vallée de l’Arros mais surtout à celle de l’Adour venant des Pyrénées et menant à l’Atlantique. Celle-ci crée une parenthèse dans l’organisation systématique des coteaux et des vallées de Gascogne. C’est une immense vallée en "U" d’origine fluvioglaciaire au profil symétrique qui se distingue nettement des autres rivières gasconnes.
L’Adour et l’Arros forment de larges sillons qui séparent nettement les coteaux du Béarn issus du plateau de Ger, des coteaux de l’Armagnac et de l’Astarac, issus du plateau de Lannemezan.
Ces grandes plaines offrent un paysage très ouvert, linéaire, produisant un effet de couloir renforcé par la présence d’axes routiers importants. C’est un univers plat, monotone, largement dédié à la culture du maïs et délimité à l’horizon par les coteaux francs, massifs et boisés qui bordent les plaines et la barrière pyrénéenne au Sud. L’influence pyrénéenne est en effet très sensible et s’exerce sur toute la Rivière-Basse avec un climat à la teinte “bigourdane“. La présence de l’eau est surtout beaucoup plus affirmée et constante, l’Arros et l’Adour étant les seules rivières gersoises reliées au “château d’eau“ pyrénéen.

Moulin de Jû-Belloc : l'eau qui coule dans les canaux et l'architecture en galets caractéristique des Pays de l'Adour.

 


La Rivière Basse est le pays de l’eau, une eau omniprésente, celle des rivières, des canaux, des fossés de draînage, et de tout le patrimoine qui en dépend (moulin, lavoir…). Cette nature généreuse se révèle à travers la vigueur de la végétation, la fougue des rivières. La richesse en eau c’est aussi celle de l’irrigation et du maïs. Ce dernier à trouvé ici une terre de prédilection et les vastes plaines de l’Adour et de l’Arros sont largement dédiées à la maïsiculture intensive, au détriment des surfaces en herbe et des céréales à paille. Le développement du maïs a aussi participé à la disparition du bocage qui structurait autrefois cet espace.

Cependant, ça et là, quelques formations végétales émergent encore du profil horizontal de la plaine :
- les Saligues qui marquent la présence du fleuve dans le paysage,
- de rares peuplements forestiers, petites pièces carrées, placées au hasard de la géométrie parcellaire,
- quelques prairies bordées de fossés et de haies ondulées au dessus desquels le Chêne de pays (le Chêne pédonculé) règne en maître.

La Rivière-Basse, c’est aussi la terre des graves et des gravières qui donnent ces architectures typiques, aux tonalités béarnaises et bigourdanes. Les galets charriés par l’Adour prédominent dans les sols et l’architecture. Les solides bâtisses d’allure bigourdane imposent leur plan rectangulaire et leur toiture pentue, leurs architectures “encloses” qui se dévoilent derrières les murets ou de magnifiques portails de ferronnerie.
La Rivière Basse se distingue aussi des autres pays gersois par la disposition agglomérée de son habitat. Il y a peu d’habitat isolé, les maisons se regroupent en villages ou en hameaux qui prennent ici l’appellation de "quartier". Ils forment de petites unités urbaines et sont parcourus de rigoles et de caniveaux toujours en eau qui maintiennent une atmosphère fraîche et animent le paysage. Les églises avec leur clocher singulier servent de repère dans la plaine.

Espace de transit et porte des Pyrénées, territoires au carrefour de plusieurs influences (Landes, Chalosse, Béarn, Bigorre, Bas-Armagnac et Astarac), il est difficile de désigner une capitale à ce pays. Ce territoire longiligne est tourné vers Tarbes et Pau, au détriment d’Auch, plus éloigné géographiquement. La vie s’y organise autour de trois bourgs de taille équivalente : Barcelonne, Riscle, Plaisance et de deux centres, dynamiques et vivants, situés aux extrémités de ce pays : Aire-sur-l’Adour (Landes) et Maubourguet (Hautes-Pyrénées).