La Lomagne correspond à l’extrémité Nord-Est de l’éventail Gascon. Ce pays historique et affectif est à cheval sur deux départements : le Gers et le Tarn et Garonne. Toutefois, il présente deux visages véritablement distincts séparés par une frontière naturelle très marquée, l’imposant coteau de la crête tolosane :
- une Lomagne majoritairement gersoise, blanche et pierreuse, parcourue de larges vallées orientées Sud-Nord.
- une Lomagne garonnaise, brune et terreuse, plus boisée, au visage plus arrondi et bossu, où les rivières s’orientent vers le Nord-Est et la Garonne dont elles ont modelé les anciennes terrasses.
En effet, la Lomagne gersoise se distingue nettement de sa voisine Tarn-et-garonnaise par son appartenance aux “Pays calcaires“ de l’Éventail gascon. De prime abord discrète, la pierre calcaire affleure de toute part, dans le relief - sous forme de tables et de bancs - dans les sols, où elle dessine des tâches blanchâtres. Elle confère à la Lomagne son modelé particulier avec ses plateaux érodés, bordés de corniches, promontoires et d’escarpements qui s’imposent de part et d’autre des amples et vastes plaines formées par les trois rivières principales : Gers, Arrats et Gimone.

Au coeur de grandes cultures, ferme typique lomagnole avec sa grande toiture et ses arcades.

 

C’est dans ces terres argilo-calcaires que la Lomagne Gersoise tire toute sa richesse. Elles en font un terroir fertile et généreux où prospèrent la culture des céréales, mais aussi une forte tradition de cultures spécialisées (ail, melon, vergers) annonçant les paysages jardinés de l’Agenais et de la Moyenne-Garonne. C’est surtout dans l’architecture que la pierre blanche livre tout son éclat, la Lomagne disposant d’un impressionnant patrimoine urbain et architectural qui ajoute localement une teinte caussenarde et quercynoise au pays.

La campagne lomagnole est largement cultivée. Elle offre un paysage de grandes étendues terreuses, dénudées et quelque peu “désertiques“. En Lomagne peut-être plus qu’ailleurs dans le Gers, la pièce et le champs se sont transformés en une parcelle de grande taille. La Lomagne est devenue “la terre gersoise du blé et du tournesol“ ; elle a perdu sa vocation polycole, la mosaïque parcellaire a été gommée au profit d’une agriculture intensive, riche et dynamique.
Vignes et élevages restent présents mais marginaux ; quant à la végétation, elle s’accroche sur les espaces délaissés par l’agriculture et en particulier les affleurements calcaires secs, plats, longilignes ou abrupts où elle forme alors des bandes boisées caratéristiques : le rendail.
C’est dans les espaces confinés que se dissimulent une plus grande diversité paysagère mais aussi écologique : les rivières (îles, bras-morts), les petites vallées comme l’Orbe ou l’Auchie qui ont conservé un profil bocager et des paysages traditionnels, mais surtout, les vallons qui descendent des plateaux et longent les corniches calcaires. Tous ces lieux et milieux sont distribués de manière sporadique dans tout le pays et forment des espaces préservés ou sauvages qui s’opposent aux ambiances dégagées des grands champs environnants.

La Lomagne gersoise, ou «Armagnac Blanc», dispose, avec la Ténarèze, du patrimoine architectural le plus important du département formant des paysages reconnus et attractifs. Aux paysages agraires profondément remaniés, s’opposent les paysages “urbains“ de petites unités villageoises qui semblent figées dans le temps : Bastides et Castelnaux dont l’allure médiévale et la vocation défensive sont immédiatement perceptibles.

Perchés sur des promontoires et escarpements stratégiques, les villages tirent partie du relief accidenté. Au coeur de ces villages et dans les campagnes, c’est tout un patrimoine riche et diversifié qui se révèle : châteaux (innombrables), églises, belles fermes aux formes caractéristiques, mais aussi pigeonniers, fontaines, lavoirs, tout un petit patrimoine qui semble plus nombreux qu’ailleurs et trahit la richesse de cette terre.
Aujourd’hui, l’économie de la Lomagne est organisée autour de deux centres dynamiques situés à la frange Ouest et sur l’axe Agen-Auch, Lectoure, vieille cité «d’art et d’histoire», et l’ancienne Bastide de Fleurance, pôle économique, mais aussi autour de bourgs et bourgades, eux mêmes au centre d’arrièrepays aux caractères propres : Mauvezin, Saint-Clar et Miradoux.