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Les coteaux de Béarn sont issus du plateau de Ger et forment
un sous éventail de vallées, enveloppées
au Nord par le coude de l'Adour et au Sud par la Plaine du Gave
de Pau. Ils appartiennent majoritairement aux Pyrénées
Atlantiques et ne concernent qu'une douzaine de communes gersoises
seulement, situées à l'extrémité Nord-Ouest
de cet éventail béarnais, de l'autre coté
de la Rivière-Basse.
Si l'organisation générale des paysages reste très
proche des autres régions du Gers (dissymétrie des
vallées, habitat dispersé et petites unités
urbaines, polyculture…), l'ambiance est nettement différente,
notamment au niveau de l'architecture. De style béarno-bigourdane,
elle se distingue par ses toitures aux fortes pentes couvertes
de tuiles plates ou d'ardoises et l'utilisation presque systématique
du galet dans les maçonneries. Un matériau issu
des sols locaux.
Les coteaux du Béarn portent en effet sur leurs hauteurs
des sols argilo-siliceux, acides, constitués d'argiles
à galets d'origine pyrénéenne mais aussi
de sables fauves déposés par l'océan. Ils
subissent par ailleurs directement un climat océanique
à forte pluviométrie, aux hivers froids et aux étés
et automnes chauds qui profitent à la viticulture, au maïs,
et à une végétation vigoureuse de Châtaigniers,
Chênes pédonculés et tauzins, de Charmes et
vers le Sud de Hêtres et de Bouleaux.
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Paysage du Montanérès au Sud
: l'élevage est encore très présent
et les coteaux abrupts sont encore presque intégralement
boisés.
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Les plaines alluviales sont ici assez larges et dévolues
à la maïsiculture. Elles sont irriguées de
rivières gasconnes fraîches et vigoureuses, des rivières
caillouteuses qui prennent un petit air de torrent pyrénéen.
Les versants abrupts des coteaux, inaptes à la mécanisation
agricole sont invariablement boisées et soulignent à
gros traits l'amplitude et la linéarité des plaines.
Sur leurs hauteurs esseulées, le “vieux pays“
dissimule quelques mottes féodales et autres tumuli et
exhibent quelques “villages-églises“ et leurs
clochers.
La campagne des coteaux du Béarn reste un peu isolée.
L'ensemble s'organise autour de trois capitales : Garlin, Lembeye
et Morlàas. Quelques “villages-églises“,
et de rares bourgades ponctuent le paysage. Mais l'essentiel de
l'habitat reste dispersé. Un développement pavillonnaire
vient toutefois, ça et là , compléter le
semis de fermes isolées en fonction de la proximité
des villes avoisinantes. Les coteaux du Béarn sont contournés
à l'Est par l'axe Tarbes-Bordeaux, et au Sud par l'autouroute
Tarbes-Pau, la partie Est du pays est enclavée alors que
la partie Ouest est drainée par l'axe Bordeaux-Pau.
L'évolution Sud-Nord des coteaux de Béarn permet
de distinguer trois petites régions paysagères :
- Au Sud, le Montanères, où d'étroits plateaux
ondulés dominent des vallées encaissées et
faiblement peuplées, mais aussi peu cultivées, qui
conservent un paysage bocager ou l'élevage tient une grande
place.
- A l'Ouest, les vallées naissantes des Luys et du Gabas
au pied de Morlàas vers la Chalosse.
- Au Nord, les coteaux du Vic Bilh qui forment un terroir plus
diversifié où la polyculture et surtout la vigne
colonisent les versants.
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La partie gersoise de ces coteaux du Béarn appartient
à un petit terroir viticole reconnu pour sa production
de “Madiran“, “Pacherenc“, “Côtes
de St Mont“ : le Vic-Bilh. C'est un terroir à
cheval sur trois départements : les Pyrénées
Atlantiques, les Hautes Pyrénées et le Gers.
Ce Vic Bilh reste néanmoins une terre polycole. L'élevage
y est moins présent que dans le Montanérès
voisin, mais la maïsiculture y conserve une place importante
(40% au moins de la SAU), notamment dans les vallées
et plus particulièrement à l'Ouest. La vigne
(près de 25% de la SAU) est surtout concentrée
au Nord-Est et dans la partie Gersoise, là où
le relief est le plus accidenté.
Collines et vallonnements se multiplient et confirment l'appartenance
gersoise de ces paysages pourtant d'origine béarnaise.
Sur les reliefs les plus doux, la vigne égraine ses
“châteaux“ qui bien souvent ne sont que
des maisons de maître.
Au droit de Viella, le relief s'ouvre et les vallées
élargies annoncent la Rivière Basse. Au hasard
de panoramas saisissants, on domine toute la plaine de l'Adour
et l'on peut contempler par beau temps toutes les “Basses
Pyrénées“ sur lesquelles veille le Pic
d'Ossau, l'autre pic du Midi.
La campagne est ici tournée vers Aire-sur-Adour et
Riscle, même si à une autre échelle,
elle appartient aussi aux arrière-pays tarbais et
palois. Le patrimoine est surtout rassemblé dans
des villages de petite taille, dont quelques unités
urbaines se démarquent : Castelnau et Madiran dans
les Hautes Pyrénées, Viella et St Mont dans
le Gers.
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